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L’association Jeunes au Soleil  œuvre pour  l’insertion des jeunes abandonnés du Congo. Elle a pour ambition de donner aux enfants abandonnés des pays en difficultés économique, principalement des pays en guerre, une assistance via des structures d’accueil, un accès à l’alphabétisation et l’insertion professionnelle.

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Nous œuvrons en partenariat avec le REEJER (Réseau des Educateurs des Enfants et Jeunes de la Rue) et nous vous invitons à visiter leur site : http://reejer.org

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Synthèse du recensement des enfants de la rue de Kinshasa

synthese En collaboration avec REEJER  (Réseau des Educateurs des Enfants et Jeunes de la Rue), Jeunes au Soleil à établit la synthèse du recensement des jeunes abandonnés vivant dans les rues de Kinshasa

1. Introduction générale 

L’histoire nous enseigne que dans toute société, qu’elle soit traditionnelle ou moderne, les communautés se sont toujours occupées de l’encadrement de leurs enfants dans le cadre de la socialisation consistant à aider les plus petits à s’adapter au mode de vie de la société.

Actuellement à Kinshasa, les parents éprouvent d’énormes difficultés pour donner des réponses satisfaisantes à cette préoccupation.

Ils se trouvent donc limités et désarmés face à la modicité des ressources nécessaires pouvant combler les besoins sociaux dans la prise en charge de leurs enfants. Les multiples contraintes et pressions sociales engendrent des blocages qui ne facilitent pas cette insertion. C’est donc là l’une des voies qui donnent naissance aux situations de marginalisation de certaines personnes.

D’où l’émergence des zones de marginalité où se développe le phénomène « enfants et jeunes de la rue » qui, de plus en plus, prend des allures insaisissables et inquiétantes au Congo en général et en particulier dans la ville de Kinshasa.

Si ce phénomène a des origines lointaines, la terminologie « enfant de la rue » est plutôt récente. En effet, c’est au milieu des années 1980 que le terme est apparu. En Afrique, ce terme a pris son sens au Forum d’Abidjan (Côte d’Ivoire), tenu du 25 Février au 2 Mars 1985, où plusieurs pays se sont retrouvés pour faire l’état des lieux de cette situation sociale qu’est la présence de plus en plus nombreuse des enfants dans les rues des villes africaines. Dès lors, tout enfant errant les rues et y habitant était appelé « enfant de la rue ».

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La monographie provinciale de la Ville de Kinshasa, élaborée dans le cadre du Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté DSRP (avril 2005), aborde ce problème et catégorise les personnes vivant dans la rue de la manière suivante:

–         Les enfants abandonnés ; 

–         Les enfants orphelins d’un ou deux parents ; 

–         Les enfants dits sorciers ; 

–         Les enfants déplacés de guerre et non accompagnés ; 

–        Les jeunes adultes «shegués» parmi lesquels figurent de nombreux voleurs ; 

–         Les enfants « shegués» issus des unions des jeunes adultes shegués. 

On estime à 25.000 le nombre des enfants de la rue dans la Ville de Kinshasa. La présence de ces enfants le long des grandes artères, sur les grandes places publiques devant les magasins, dans les marchés est mal vécue par la population qui paye quotidiennement les frais des comportements négatifs de ces derniers.

2. Contexte et justification    

Contexte

Kinshasa est une grande ville d’environ 7,5 millions d’habitants. La population est en majorité jeune et les enfants de moins de 18 ans représentent 58% des habitants de Kinshasa. Cependant, le dernier recensement de la population au niveau nationale remonte en 1984. Les indicateurs sur le niveau de la vie nationale souffrent d’un manque de statistique exhaustive, de donnée fiable qui doivent permettre une planification des interventions spécifiques dans plusieurs domaines.

Les enfants qui vivent et travaillent dans les rues de Kinshasa, sont dépourvus de l’accès aux services sociaux de base et de la protection de leurs parents.

Ces enfants constituent un phénomène relativement récent en RDC, comme dans nombreux pays d’Afrique subsaharienne. Les acteurs congolais et internationaux qui luttent pour la protection des enfants affirment qu’avant les années 1970, la RDC comptait peu d’enfants vivant en permanence dans la rue. Ceux qui vagabondaient ou avaient des problèmes avec la loi étaient blâmés et remis aux parents, ou, dans les cas les plus graves, étaient rapidement déférés aux instances compétentes notamment les Etablissements de Garde et d’Education des Enfants (EGEE) afin de préparer leur réinsertion familiale.

Au cours de ces vingt dernières années, de nombreux facteurs socio–économiques associés ont contribué à l’explosion du nombre d’Enfants de la Rue.

Ils vivent une situation précaire caractérisée notamment par l’insécurité et l’exclusion sociale totale. Ils ne jouissent pas de leurs droits, et par conséquent n’ont pas accès à l’éducation, aux soins de santé, à l’alimentation… Ils sont victimes de violence, tant les garçons que les filles, et sont confrontés au risque d’exploitation économique. Les bandits et les gangs usent et abusent de ces enfants. Les filles sont particulièrement exposées aux viols et aux agressions sexuelles.

Pire encore, ces enfants sont utilisés dans diverses combines et aussi comme appas dans des coups montés où ils reçoivent des butins. Afin de résoudre des problèmes de survie qui se posent durant leur vie dans la rue, ils se livrent à des vols, à des pillages ; d’autres travaillent loyalement pour gagner leur pain quotidien …

Justification  

Le phénomène « Enfant de la rue » représente un fléau réel et menace la Ville de Kinshasa. C’est ainsi qu’afin de mieux lutter contre sa recrudescence, il faut disposer des informations fiables à ce sujet. Etant donné que les indicateurs existants ne donnent pas satisfaction, il est d’une nécessité certaine d’organiser un recensement exhaustif des enfants vivant dans les rues de Kinshasa.

Les données statistiques issues de ce recensement permettront de répondre à plusieurs préoccupations des opérateurs sociaux, décideurs politiques, bailleurs de fonds… En effet, elles fourniront les informations précises sur la situation des enfants de la rue de la ville de Kinshasa ainsi que les moyens d’actions à mettre en œuvre pour la planification des interventions en leur faveur.

3.Objectifs

 

a. Objectif global  

Au bout de 60 jours, arriver à dénombrer les enfants de la rue, âgés de 0 à 18 ans, vivants et travaillant dans les rues de Kinshasa, en vue de faciliter le travail de planification stratégique de leur réinsertion familiale et/ou communautaire.

 

b. Objectifs spécifiques  

–     Arriver à identifier et renforcer les capacités des acteurs devant être impliqués dans le processus du dénombrement des enfants en rupture familiale, vivant et travaillant dans la rue ;

–     Arriver à identifier, avec les acteurs formés, les différents sites où vivent les enfants de la rue en vue d’établir la localisation géographique ou la cartographie des différents endroits où vivent les enfants en rupture familiale ;

–       Arriver à s’entretenir avec les enfants vivant dans les différents sites préalablement identifiés en vue de récolter les informations nécessaires qui feront l’objet de traitement, d’analyse et d’exploitation ;

–        Arriver à traiter, analyser et exploiter les informations reçues ; élaborer le rapport scientifique et présenter les résultats du dénombrement ;

–        Etablir les communes de provenance des Enfants de la Rue.

c. Résultats attendus

 

Les principaux résultats attendus sont :

–       Connaître le nombre et la catégorie des Enfants de la Rue à Kinshasa ;

–        Identifier les sites des Enfants de la Rue à Kinshasa;

–        Connaître le nombre des Enfants de la Rue qui ont rechuté ;

–        Sensibiliser les Enfants de la Rue aux IST/VIH Sida ;

–        Permettre l’accès pour les Enfants de la Rue aux services sociaux ;

–       Connaître le nombre de Filles de la Rue  qui sont mères.

Ces résultats pourront être mesurés à travers les indicateurs suivants :

–        Le nombre de sites à milieu ouvert,

–        Le nombre de centres d’hébergement,

–       La cartographie des sites identifiés.

Les indicateurs sur les enfants de la rue :

 

–      Nombre et pourcentage d’enfants vivant en milieu ouvert,

 –     Nombre et pourcentage d’enfants vivant en institutions (centres  d’hébergemennt),

–      Pourcentage des filles en rupture familiale,

–      Nombre et pourcentage d’enfants orphelins en rupture familiale,

–      Nombre d’enfants présentant des signes manifestes de malnutrition,

–      Nombre d’enfants sensibilisés sur les IST et VIH/SIDA et pourcentage de ceux ayant été dépistés volontairement,

–     Nombre d’enfants ayant rechutés après une réunification préalable,

–    Nombre d’enfants ayant déjà été appréhendés par la police ou les services de sécurités,

–    Nombre d’enfants ayant accès à la scolarisation,

–    Nombre d’enfants ayant accès à l’apprentissage professionnel,

–   Nombre d’enfants ayant accès aux soins de santé,

–    Nombre d’enfants désirant quitter la vie de la rue,

–   Nombre et pourcentage d’enfants ayant fréquenté une ou plusieurs fois une institution d’encadrement,

–   Nombre d’enfants nés et vivant dans la rue,

–   Nombre d’enfants de la rue étrangers,

–   Le taux de participation des enfants à la prise de décision qui les concernent.

4. Cadre institutionnel et présentation du REEJER  

La coordination des activités du recensement des enfants de la rue de la Ville Province de Kinshasa a été assurée par le Réseau des Educateurs des Enfants et Jeunes de la Rue, (REEJER), qui a bénéficié de l’appui financier et logistique de l’UNICEF.  

En effet, le REEJER est une plateforme des Organisations Non Gouvernementales (ONG) qui œuvrent pour l’accompagnement, la prévention, la protection, la promotion des droits de et la réinsertion socio-économique des enfants et jeunes de la rue.

Créé en 1998 par les Associations et Organisations Non Gouvernementales d’accompagnement des enfants et jeunes de la rue, le REEJER est né à l’issue d’un symposium international organisé par l’Œuvre de Reclassement et de Protection des Enfants de la Rue, (ORPER), de Kinshasa en partenariat avec AUTEUIL INTERNATIONAL basé en France.

 

 

Pour toute autre information, contactez :

la Coordination Générale du REEJER

Siège social : 1967 avenue de l’Enseignement

Quartier Lodja dans la Commune de Kasa-Vubu.

Email : reejer_cg@yahoo.fr

Téléphone : 0999946653

Le nombre croissant d’enfants de la rue et la dégradation progressive et inquiétante de l’environnement social, culturel, économique et politique d’une part, l’incapacité des structures d’encadrement existantes de faire face au phénomène Enfants et Jeunes de la Rue, enfants dits « sorciers » d’autre part, a motivé la création de ce réseau.

A ce phénomène s’ajoute actuellement celui d’encadrement des enfants associés aux groupes et forces armés.

Les différentes approches de lutte contre le phénomène

De nos jours, plusieurs personnes et institutions se sont investies pour la lutte contre ce phénomène et ont mis au point un certain nombre d’approches dans le but d’arriver à un résultat efficace dans ce travail.

1. L’approche répressive:

Cette approche a une dominance culpabilisante et punitive. Ici, on incombe toujours la faute à l’enfant de la rue. Toutes les formes de pressions sont importantes pour le décourager d’y demeurer : l’enrôler de force dans l’armé, le rapatrier, le tabasser etc.

Des actes inadmissibles ont été perpétrés, dans certains pays, contre ces enfants. On peut citer quelques exemples : (Fleur de poussière 1990, p. 172)

Au BRESIL : Selon Amnistie International, en 1989, 457 enfants et adolescents furent exécutés dans les villes brésiliennes de SAOPOLO, RIO de JANEIRO et RECIFE.
Au GUATEMALA : Selon le NEW YORK Times, la police a assassiné plus de quarante enfants dans les rues de la ville de GUATEMALA
Au ZAIRE : Certains Enfants de la Rue sont relégués dans le BAS-ZAÏRE dans la prison des mineurs de MADIMBA ou de MBETSHEKE en vue d’un « dressage ». Avec le temps, il a été associé au « dressage » un programme de formation pratique. 

Avantage :

– Elle renforce l’autorité de l’Etat et de l’animateur. Elle maintien apparemment le phénomène à un certain seuil. Ainsi, elle apparaît comme préventive.

Limite :

– Elle crée un sentiment de frustration chez les enfants et les jeunes, et ne favorise pas l’établissement d’un climat de confiance entre l’animateur et l’enfant. Elle est peu éducative et ses effets sont éphémères. Aussi, elle ne peut pas enrayer le phénomène Enfant de la Rue.

2. L’approche caritative:

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Une première maison pour les enfants de la rue à Kinshasa

L’unique vrai moyen pour lutter contre la présence massive des jeunes dans la rue est la création de foyers pour mineurs.  En France nous avons la Fondation d’Auteuil, créée par Abbé ROUSSEL en 1866, qui compte près de 33 maisons et plus de 6000 jeunes hébergés. Partout, en Afrique comme ailleurs, il existe des projets mis en place par des Salésiens au profit des jeunes en situation difficile.

Avantages :

– Elle développe une relation de confiance et un certain rapprochement entre l’enfant et l’éducateur

– Elle satisfait les besoins immédiats de l’enfant et le sécurise.

– Chez l’éducateur, elle facilite le contact avec le jeune, suscite un sentiment de satisfaction intérieur et permet l’exercice de l’autorité.

Limites :

– L’approche caritative peut faire de l’enfant un éternel assisté en le maintenant dans un lien perpétuel de dépendance.

– Elle exige des moyens humains, matériels et financiers très importants

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3. L’approche participative :

Sur cette photo, les jeunes du quartier associent un enfant de la rue dans une pièce de théâtre qu’ils ont mis en place (projet financer par Jeunes au Soleil)

La philosophie à la base de cette approche est que tout être en difficulté est tout de même capable de contribuer à l’identification, à l’analyse et à la résolution de ses problèmes. D’où, la nécessité de le considérer comme partenaire et de l’impliquer dès le début, dans toute démarche visant l’amélioration de ces conditions de vie.

Avantages:

– Elle développe les relations de partenariat entre jeunes et éducateurs. En faisant de l’enfant le principal artisan de son développement,

– Elle favorise la prise de conscience chez l’enfant de sa responsabilité face à lui-même et à sa société.

– En encourageant les initiatives des jeunes, l’approche participative favorise leur autopromotion et facilite leur réinsertion sociale.

Cette approche est à la fois éducative et très économique pour la société.

Limite :

– Elle exige des animateurs professionnels, ce qui ne s’obtient pas facilement.

Les conséquences sociales et individuelles du phénomène

Le phénomène des Enfants de la Rue engendre de nombreuses conséquences.

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Conséquences individuelles
Comme l’enfant arrive très jeune dans la rue, il y grandit et devient analphabète. Cela crée en lui un complexe d’infériorité devant les autres jeunes ou toute personne instruite.

Les attitudes souvent négatives adoptées à leur égard les poussent à conclure qu’ils ne sont pas aimés. Ils ont de ce fait un seuil de tolérance très réduit. Pour ces enfants, le temps de réaction est plus court que le temps de réflexion c’est pour cela qu’ils apparaissent très agressifs. A toute situation malencontreuse correspond une répression sans hésitation.

La plus grande préoccupation dans la rue est de trouver la nourriture quotidienne. « tokobomana likolo ya ngamana » soit « nous allons nous entretuer pour la nourriture ».

D’une maison à la rue, il y a tout un bouleversement des habitudes. Se penchant sur la théorie freudienne, tel que nous la relatent Catherine Tourette et Michèle Guidetti, « l’individu est façonné par ses expériences personnelles et les relations interpersonnelles qu’il a développé, en particulier pendant l’enfance, période de construction psychique intense ».

Ces jeunes sont livrés à eux mêmes et vivent des expériences fortes sur la drogue, la sexualité etc. Beaucoup d’entre eux sont appelés chaque jour à réalisé des actes contraires à leur conscience pour une raison de survie. Ils doivent constamment renier l’image intérieure de l’enfant, pour agir avec violence quant il le faut.

Et si un jour il est recueillit dans un foyer ?

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s la garde d’un enfant préalablement payé. Les filles-mères, leurs mamans, vont aller se livrer de nouveau à la prostitution

De la maison à la rue, de la rue au foyer, il y a plus ou moins trois cultures qui doivent normalement s’affronter dans leur psychisme d’une manière inconsciente. N’avons-nous pas constaté qu’un enfant qui a vécu dans la rue se distingue par son tempérament  fougueux et son temps de réaction plus court que son temps de réflexion?

Devant cette observation, nous ne nous plaçons pas sur la théorie de maturation de A. GESELL: « le développement psychique est, à l’image du développement physique, essentiellement affaire de maturation et d’actualisation du potentiel génétique de l’individu en tant que membre d’une espèce spécifique donnée» (Catherine Tourette et Michèle Guidetti).
Le milieu a donc une grande influence sur le développement d’un être humain. Bien entendu, nous ne rejetons pas l’apport du potentiel génétique sur lequel se reposent toutes les possibilités pour la croissance et développement d’un homme.

Comme le dit Jean ROSTAND (biologiste anglais): « tout homme est seul à être lui-même », tout enfant de la rue constitue donc un cas à part. Pour découvrir l’homme qu’il est réellement, il faut du temps et de la patience.

Conséquences sociales

Les Enfants de la Rue accusent toujours leur famille d’être à la base de leurs difficultés. De ce fait, ils entretiennent une rupture des relations affectives avec leur famille d’origine. Ils adoptent un comportement d’éviction allant jusqu’à renier leurs parents.

La vie dans la rue est caractérisée par l’incertitude du lendemain. Un Enfant de la Rue se pose régulièrement les questions « comment vais-je manger ?  Où vais-je passer la nuit ? ». Seul le présent a une grande importance pour lui. D’où l’impatience et l’impossibilité pour lui de se soumettre à une vie réglementée. Les Enfants de la Rue sont des sujets presque ingouvernables.

Le mode de vie dans la rue se caractérise par la délinquance. Cette dernière est vécue sous toutes ses formes:

L’escroquerie: le but poursuivi par les Enfants de la Rue lors d’un marchandage est d’arriver tout simplement à extorquer de l’argent.

Les grossièretés: les chansons malsaines sont en grand nombre. Ils les exécutent au mépris de la moindre pudeur et mettent les gens mal à l’aise dans des réunions publiques et lors de deuils par exemple.

Le vagabondage : Les Enfants de la Rue n’ont pas de programme fixe. Ils changent de lieu selon leurs intérêts.

La prostitution : O. et G. Owuor, journalistes, cités par Yves Margarat et Daniel Poitou, parlent d’une expérience avec les Filles de la Rue à Naïrobi: « Pendant la journée, on voit très peu de jeunes prostituées traînant dans les rues. Mais les choses changent le soir quand elles déferlent en grand nombre. Il arrive que les hommes accompagnés de leurs épouses se voient accoster par des gamins de douze à quinze ans, qui leur demandent effrontément : Qu’est-ce que tu fais avec cette vielle ».

Cette prostitution occasionne des naissances dans la rue. Sur la place Victoire à Kinshasa, les enfants et les bébés sont étalés par terre le soir sous la garde d’un enfant préalablement payé. Les filles-mères, leurs mamans, vont aller se livrer de nouveau à la prostitution.

Le phénomène des enfants de la rue

enfantrueDéfinition du concept Enfant de la Rue :
Le dictionnaire encyclopédique pour tous (1990) considère comme Enfant et Jeune de la Rue toute fille ou garçon n’ayant pas atteint l’âge adulte et pour qui la rue, au sens large (bâtiment abandonné, terrain, plage etc), est devenue la demeure habituelle et le moyen d’existence. Il n’est ni protégé, ni encadré par des adultes responsables.

Jack Riley, cité par Jacqueline PIRENNE (1989, P.30), devenu expert des Nations Unies, a observé ce phénomène dès 1964 et parle des enfants vagabonds échappant à toute règle familiale, faisant leur vie sur les trottoirs.

J. Pirenne s’interroge sur la probable définition de ce concept en ces termes : l’enfant de la rue ne serait-il pas celui qui a quitté ses parents? « Quitter » au sens intime, psychologique, qui a cessé d’accepter leur confiance et leur autorité.

Les causes du phénomène Enfant de la rue:

Le phénomène Enfant de la Rue n’a pas encore été suffisamment étudié. D’une manière globale, les raisons explicatives de ce phénomène sont regroupées en deux catégories : les causes endogènes et les causes exogènes.

 1. Les causes endogènes

Cette catégorie regroupe les causes qui sont dites internes à l’enfant.

Il s’agit en quelques sortes des dispositions physiques et psychologiques que la personne reçoit par l’hérédité et qui la prédispose à se complaire à vivre tôt ou tard dans la rue.

LOMBROSO et HORTON cités par MUNDAYI NSEKA, qui se retrouvent parmi les tenants de cette opinion, affirment que «les traits physiques fournissent des indices sérieux quant à la mentalité, aux dispositions ». Leurs affirmations sont faites dans le cadre de l’étude des causes du phénomène Enfant de la Rue.

En effet, parmi les indices sérieux dont ils parlent ici, il y a notamment ceux qui sont liés à la mentalité des personnes qui choisissent de vivre dans la rue.

Fort de notre expérience dans ce domaine, nous pouvons appuyer ces déclarations par les exemples suivants:

– Un enfant impulsif est plus facilement disposé à quitter sa famille pour vivre dans la rue. Concrètement, un enfant n’acceptant pas qu’on lui face des remarques, même dans la rue où les jeunes vivent et s’organisent toujours en bande, a du mal à se stabiliser car qu’il n’accepte pas la critique. Il peut alors quitter son groupe pour se joindre à d’autres groupes dès que possible.

– De même, une personne extravertie (bouillante, taquine, écrasante, imposante…), de temps à autre étouffée par les parents, peut finir par se sentir mal à l’aise dans sa famille et choisir d’aller dans la rue où elle peut laisser libre cours à ses passions, ses sentiments…

– Un enfant bien bâti ou robuste avec un esprit d’initiative bien nourri trouverait facilement dans la rue une bande qui imite les exploits de grands acteurs de cinéma. C’est ainsi que dans nos investigations, nous avons trouvé les enfants d’un même quartier transformés en une bande d’ Enfant de la Rue : les enfants de Camp KOKOLO,

Camp LUKA, MAKALA etc.

2. Les causes exogènes

Les causes exogènes sont celles qui sont imputées à toute influence de dehors, c’est-à-dire extérieur à l’enfant lui même. On peut les appeler en d’autres termes les déterminants sociaux du phénomène  » Enfant de la Rue ».

Les partisants de cette thèse soutiennent que seuls les facteurs sociaux sont responsables du phénomène. Parmi les auteurs de ce courant, nous avons Jack Riley cité par PIRENNE, qui s’est penché sur ce phénomène dès 1964 en Ethiopie. Il a pu constater que le revenu familial de près des trois quarts des Enfants de la Rue était compris entre zéro et dix birrs par mois. Il est arrivé à la conclusion que seuls les facteurs socio-économiques exercent une influence sur le pourcentage des enfants qui adoptent cette voie. Dans cette catégorie il y ajoute le divorce des parents, le manque de maturité des parents, la maltraitance, l’échec scolaire, le poids des médias, le modernisme, la dégradation du rôle des aînés etc.

Historique de l’association

Richard

Richard BAMPETA , président de l’association, a travaillé en collaboration avec l‘ORPER (Œuvre de Reclassement et de Protection des Enfants de la Rue), pendant 13 ans à Kinshasa. Il devient ensuite Superviseur Général de l’Oeuvre Sociale de la présidence baptisée « Maison de la Solidarité Congolaise ».

Les faits de guerre et l’assassinat du Président Désiré Kabilla ont raison de l’association et de l’action menée. Après un passage en Angola, Richard retourne à Kinshasa où il devient Commandant de compagnie (capitaine) dans le 5ème bataillon de la Police d’Intervention Rapide (P.I.R).

En 2001, il est arrêté et chassé de sa maison pour plusieurs raisons :
– son action auprès des enfants abandonnés,
– ses fiançailles avec une française de souche
– son appartenance à une ethnie lointaine de celle du nouveau régime.

Il va faire 9 mois de prison, où, ironie du sort, il retrouve les enfants dont il s’était occupé (devenus alors gardiens de prison!). Durant son incarcération, le directeur de l’établissement le nomme responsable du 6ème Pavillon où il est en charge de près de 300 prisonniers.

Un grand nombre d’enfants qu’il côtoyait en prison, souffraient de la faim. Face à ce fléau et après avoir beaucoup prié le Seigneur, Richard comprend sa vocation sociale plutôt qu’un emploi rémunérateur et décide de s’occuper des enfants. Il créé en 2004 « Jeunes au soleil » alors même qu’il était en prison. Relâché , il refuse sa nouvelle affectation et part à Brazzaville, où il obtient l’aide du Consul de France.

Il crée alors, en 2006, un centre d’accueil pour ces enfants en déshérence (dont le nombre est de 25.000 ce jour !). Ce centre permet aux jeunes garçons de faire de petits boulots plutôt que du vol à la tire et aux filles d’échapper à la prostitution qu’elles commencent dès 8 ans ! Cela permet aussi à ces jeunes d’échapper à la drogue, à la misère et à d’autres nombreux fléaux.

Richard comprend qu’il existe plusieurs approches pour s’occuper des jeunes :
–          répressive par l’action de la police (on connait l’échec du Brésil sur ce plan).
–          caritative par des actions d’ONG (méthode nécessitant de gros moyens financiers)
–          participative en sécurisant les enfants d’abord en leur donnant au minimum un petit déjeuner et un travail pour leur apprendre à être indépendant.

Ce procédé correspond aux enfants de la rue, qui est une catégorie difficile à gérer car basée sur le système clanique. En effet, ils sont plus faciles à réinsérer dans la société en les réintroduisant dans leur famille.

Jean-Pierre Malaure/PTM

Arrivés en France, Richard et Marie Ange débloquent 8.000 euros de leurs économies et chargent Gabriel TEISSIER d’une mission au Congo. Deux ans après, plusieurs familles de St Leu la Forêt deviennent sensibles à ce projet. L’une de ces dernières, Geneviève et Jean François FREMONT, organise un dîner avec une jeune fille française (Jeanne Thérèse PONS) qui est sensible à cette cause. Une semaine après son retour du Congo, où elle a soutenue pendant un an les populations pauvres, Jeanne Thérèse décède brusquement. Richard propose alors que la première Maison des Enfants de la Rue de Kinshasa porte le nom de celle qui a vécu les derniers mois de sa vie avec les plus démunis.

La réalisation de ce projet est rendu possible grâce à Valérie et Pierre Beauchais, qui ont su trouver le financement pour l’achat d’une maison, Pierre Charron, Thierry Robin, ainsi que le couple Delagranqe et d’autres amis qui se sont penchés sur les questions juridiques et d’organisation. Un conseil d’Administration est alors constitué. Actuellement, plusieurs personnes et associations se sont rassemblées pour aider les enfants de Kinshasa.

En 2007, les amis de Richard, proches du pouvoir et du président J.D Kibila, proposent d’assurer sa propre sécurité s’il décidait de revenir s’occuper des Enfants de la Rue à Kinshasa. La Fondation Lumumba et le REEJER (Réseau des Educateurs des Enfants et Jeunes de la Rue) se proposent de lui faire une invitation.

Face à toute la pauvreté et la misère dans le monde, Jeunes au Soleil doit agir avec efficacité en faveur des plus démunis, ceux qui dorment, vivent et demeurent abandonnés dans la rue sans tenir compte de leurs sexes, de leurs races ou de leurs religions. L’Association Jeunes au Soleil croit à la solidarité internationale et à l’amour du prochain. Les membres de l’association sont convaincus que le bonheur est possible pour tous, et invitent tout le monde à se mobiliser pour cette cause en vue de contribuer à la paix dans le monde et à participer aux actions sur la non-violence. L’humanité vivra une ère nouvelle.

Frappés par l’ampleur du phénomène Enfant de la Rue, plusieurs personnes se sont regroupées autour de l’association Jeunes au Soleil et tentent de réaliser des actes de charité au profit de ces enfants laissés pour compte.

Le programme de Jeunes au Soleil consiste en la mise en place des centres d’accueil pour protéger les plus petits du monde de la rue car cette dernière est plus déformatrice que formatrice. En effet, la drogue, le « racket » et la prostitution sont omniprésents. De nombreux enfants se font violer chaque nuit, quelques soient leurs âges et nombreux d’entre eux  se distribuent des maladies sexuellement transmissibles.

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