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Voyage de Valérie et Pierre à Kinshasa mai 2014

Voilà plusieurs années qu’avec Valérie nous souhaitions nous rendre à Kinshasa, pour voir la maison Jeanne Thérèse, qui fonctionne depuis maintenant six ans. Mais, les années précédentes, Richard BAMPETA nous avait demandé d’annuler notre venue du fait d’une trop grande insécurité.
En mai 2014 tout va bien, nous pouvons décoller pour une semaine de visite et de rencontres.
Notre but était double :
–          Nous rendre compte sur place des réalisations et du fonctionnement, en rencontrant les différents intervenants et contacts locaux
–          Pouvoir échanger directement avec Richard et Marie-Ange BAMPETA, sur les nouvelles orientations prises lors du passage en « milieu fermé » tout en créant des points d’écoutes en « milieu ouvert », et en renforçant «  les enquêtes » pour l’ensemble des jeunes (milieu ouvert et fermé )

Même si nous avions déjà beaucoup voyagé et pas toujours dans des conditions aseptisées (trekkings avec nuits chez l’habitant dans des endroits particulièrement reculés …)
l’immersion dans la vie quotidienne de la mégapole de Kinshasa reste des plus surprenantes.

C’est un pays jeune, un pays qui bouge, un pays qui grouille jour et nuit, mais qui peine à sortir de ses difficultés malgré un nombre important d’atouts ; il faut se dire, que loin du centre-ville et de ses buildings climatisés, l’urbanisation semble anarchique (mais comment faire autrement dans une mégapole de plus de 8 millions d’habitants qui pousse encore tous les jours)
Peu de routes goudronnées, les rues latérales sont en terre-battue, sans système d’évacuation et de tout-à-l’égout, il y a bien l’eau courante mais qui parfois s’arrête de fonctionner, l’électricité est beaucoup plus aléatoire et vous êtes contents quand elle fonctionne quelques heures un jour sur deux…
Cela implique dans votre quotidien que vous ne pouvez avoir de réfrigérateur pour conserver les aliments périssables, malgré une chaleur parfois accablante ; que pour pallier aux coupures de courant si vous avez les moyens , vous pouvez mettre en route un groupe électrogène, mais cela fait beaucoup de bruit et de fumée …
En bref on oublie vite notre confort quotidien de la France

Le première jour, Richard B , nous emmène  visiter une grosse association la Fondation Pédiatrique à Kimbondo, à la sortie de la ville (soit une heure de transport en voiture… ) Cette fondation constituée par une femme médecin italienne a, en quarante ans, monté un hôpital  avec différents services et un orphelinat  accueillant  en tout 450 enfants :   avec école, atelier de menuiserie et différentes maisons d’hébergement suivant les âges. Il existe aussi une section particulière pour enfants handicapés physiques et mentaux ainsi qu’une néonatologie pour prématurés. Le tout bien tenu, une vraie réussite. !!! Mais là aussi, comme ailleurs, il faut toujours savoir se réorganiser, et s’adapter ou redéfinir certains des objectifs, …

Et là, le REEJER (Réseau des Educateurs des Enfants et Jeunes de la Rue :   http://reejer.org) est force de proposition et d’expertise et c’est dans ce cadre que Richard B intervenait dans le cadre d’une mission ponctuelle.
Nous notons tout de suite que c’est une chance aussi pour nous qu’ il puisse nouer des contacts mais aussi  avoir un certain recul sur l’évolution de ce type de très belle réalisation …

Le soir discussion à la maison rapide avec le secrétaire de JOS Kin : rapide car dans le noir (le courant venait une fois de plus de  s’arrêter) et des trombes d’eau s’abattaient sur la maison des BAMPETA où nous étions réunies, on se reverra samedi plus longuement.

En fin de soirée, une fois l’orage apaisé, longue discussion à la bougie, avec Richard B ; qui nous permets de mieux comprendre les modes de fonctionnements et habitudes du pays ; parfois éloignés des nôtres
Il nous expose, qu’il faut créer une équipe de passionnés, une équipe qui pour le long terme pourra se renouveler et garder les liens avec la France et le diocèse de Kinshasa, tout en créant sa propre synergie.

Cela après la mise en place du milieu fermé dans la maison, allait être une de leurs principales missions. Après avoir été reconnu, pour la qualité du travail et de l’organisation, il conviendra aussi de créer un lien avec la communauté civile et internationale, seule capable par la suite d’apporter une source locale de financement
Le lendemain, départ à pied vers la maison Jeanne Thérèse, à 15 minutes de leur maison.
A l’arrivée, l’accueil est plutôt sérieux, et en même temps touchant : Un vieux professeur, un « papa », fait ses cours avec une autorité naturelle.   Une chanson gaie et quelques extraits de scénettes  simples auxquelles nous sommes conviées à participer,  permettant de mieux briser la glace et d’ exprimer des sentiments.

Nous assistons ensuite à la réunion hebdomadaire  des éducateurs de la maison. Marie Ange B , en directrice avertie, avec douceur et fermeté, laisse chacun s’exprimer, favorise l’échange entre le scolaire (le vieux professeur) la vie de tous les jours (le responsable de la maison Alphonse, qui vit et dors sur place avec sa femme) et les projets d’apprentissages , mais aussi de réinsertion ou de retour dans les familles  (éducateur responsable des enquêtes)

Chacun dans son rôle ou sa fonction doit suivre des règles et des principes rappelés par Marie Ange.

Pour notre part, nous insistons tout comme M.A sur la nécessité de comptes rendus réguliers et écrits.

Nous constatons, que chaque intervenant est soucieux de donner sa chance à chaque enfant, tout en étant lucide sur les difficultés restant encore à surmonter.

 

Le cas d’un enfant, est évoqué, lors de la réunion et le hasard fait qu’Alphonse est appelé à ce même moment par sa maman à plus de 1000 km de Kin, qui souhaite envisager un retour de son enfant. Cet enfant a plus ou moins été « enlevé »  ou « confié » on ne sait pas vraiment, nous savons simplement qu’il s’est retrouvé sur la marcher de Kin, que cela fait de nombreuses années 2 ou 3 ans et qu’il en a presque oublié sa langue d’origine. Il a dû surement être obligé de voler et s’intégrer dans une « bande » vivant avec les propres règles de « petits caïds » âgés souvent de 16 ans. Plusieurs enfants sont dans ce cas.

 

Là, commence un dialogue , avec la maman, qui doit prendre conscience des difficultés d’un tel retour (l’enfant ayant vécu dans un monde totalement différent, le retour dans une campagne reculée ne sera pas évident…) ; mais aussi avec l’enfant qui, très ému souhaite ardemment retrouver sa mère et sa famille  mais doit prendre le temps de réaliser ce qui va se passer ; Quand à l’équipe, elle décide de ne pas prendre le risque d’un retour immédiat, et d’attendre une meilleur maturation de ce retour, qui bien sûr, reste l’objectif.

À l’issue de cette réunion nous laissons Marie-Ange avec un représentant de « Save Children » qui avait décidé de monter un partenariat avec notre association. Il s’agit d’une réunion trop professionnelle et technique et nous laissons Marie-Ange pour aller rejoindre Alphonse
Il nous surprend en nous disant avec émotion qu’il peut enfin rencontrer d’autres personnes de l’association, mettre un visage sur des noms dont il entend parler depuis la création de la maison ; il nous dit avec un large sourire qu’à certains moments il pensait que nous étions des êtres virtuels… six ans sans se voir, sans mettre un réel visage c’est long surtout quand il faisait des nouvelles demandes à Richard et que celui-ci lui répondait qu’il devait  rendre compte à son conseil d’administration !!!
Nous avons été surpris par le calme qui règne dans la maison Jeanne-Thérèse
Alphonse nous a expliqué que depuis qu’ils étaient en milieu « fermé », les enfants se sentaient vraiment protégés. Cela leur permet de se dire qu’ils ont le temps de retrouver leurs repères, qu’ils ne sont plus des mendiants ou petits voleurs ou corvéables à merci pour une toute petite pièce.

Nous avons par la suite rencontré le père Paul qui avec l’église Don Bosco (qui se trouve à proximité de la maison) a ouvert en plus d’un grand ensemble scolaire, un centre d’apprentissage dont pourrait bénéficier quelques-uns des enfants de la maison Jeanne Thérèse, son soutien et sa gentillesse et ses encouragements font chaud au cœur.

Nous rencontrons encore une jeune française (croisée le premier jour à la fondation Kimboudo)  détachée par Caritas avec plein d’entrain. Nous comprenons mieux les difficultés sur place de faire coexister des organisations parfois si diverses, mais aussi le ressenti de ces personnes : la joie de réaliser des choses importantes mais aussi la déception des échecs, et les petits coups de nostalgie du pays.
S’occuper d’enfants en difficulté reste lourd  que l’on soit à Paris ou à Kinshasa ; en effet les enfants ont eu leur histoire difficile et parfois un tempérament compliqué à maîtriser ; il faut sans cesse trouver des moyens pour leur faire confiance tout en les obligeant à se structurer.
Le jour suivant, nous avons assisté à la réunion des animateurs tournés vers l’extérieur :
deux animateurs sont en charge de point d’écoute sur le marché et font le lien avec le milieu ouvert

Ils revoient certains jeunes qui ont résidé plusieurs mois dans notre maison mais qui n’ont pas voulu être pensionnaires et accepter les règles plus strictes du milieu fermé avec obligation de formation, ainsi que de nouveaux enfants de la rue qui vivent  autour du marché de Massina.

L’important pour ces  éducateurs est de créer un point d’écoute bienveillante; le temps, la régularité et la qualité d’écoute est un des facteurs de réussite. Les enfants savent d’eux même très vite que la maison Jeanne Thérèse existe.
Une fois ce contact établi, il peut dès ce stade être  organisé des enquêtes pour permettre d’envisager une vraie intégration ; d’où la présence à cette réunion de Joachim qui dès ce stade peut dans certains cas commencer ses enquêtes.
Nous parlons à la suite lors de cette réunion plus longuement avec Joachim qui est le responsable des enquêtes dans les familles. Nous allions enfin comprendre ce dont Marie-Ange nous parle depuis de nombreuses années et qui n’avait pas pu être développé, dans un premier temps, faute de moyen.
Tout le travail consiste à mettre en œuvre les possibilités d’un retour de l’enfant dans sa famille.

Travail, long, nécessitant d’importants transport (et les déplacements sont coûteux …), une bonne psychologie, une vraie autorité… bref pas facile.
Une fois la famille retrouvée, le but n’est pas un retour en famille au plus vite, et systématique.

Il faut d’abord comprendre, parler plusieurs fois, se rencontrer, d’abord sans l’enfant ;

puis parfois avec l’enfant qui revient à la maison J T. En tout état de cause ceci doit être préparé si l’on veut que la réunification soit sincère et durable tant pour la famille que pour l’enfant.

Il faut se dire que les situations sont particulièrement variées

Les enfants peuvent être orphelins, maltraités ou qualifiés d’enfants sorciers, abandonnés du fait de la misère, ayant fugué par tempérament , envoyés par leur famille au loin, pensant pour son bien qu’il serait mieux à la ville, puis rejetés par celle-ci, famille recomposée avec maltraitance du beau-père …

Ces enfants de la rue ont, soit depuis quelques mois, soit parfois depuis plusieurs années vécus dans ce monde difficile  et marginal où les repères familiaux ont disparu ou laissé de très mauvais souvenirs.
Les cas peuvent être considérés comme semblables avec les cas difficiles en France mais il convient d’y ajouter les difficultés liées à la misère et à la complexité du transport et de la communication.

Le travail de Joachim est de prendre contact avec la famille et d’engager un dialogue avec l’enfant pour voir si les conditions d’une reprise durable de la vie commune peuvent être réunies. Une difficulté apparait régulièrement : la famille qui avait laissé l’enfant partir voit dans son retour une source de revenus complémentaires si JOS pourvoit aux besoins de l’enfant.

C’est pourquoi nous avons comme principe qu’il faut obligatoirement que la famille participe à ce retour ; JOS offre une aide supplémentaire mais ne peut et ne doit en aucun cas remplacer l’entraide familiale ; nous pouvons offrir la scolarisation ou l’apprentissage mais nous ne prendrons pas dans ce cas en charge la nourriture.
Il convient alors d’expliquer que la formation réalisée, l’enfant sera plus stable, et pourra être une source de revenus pour la famille complémentaire, voir importante.

Lors d’une seconde visite au siège du REEJER nous avons rencontré son responsable : Mafou
Cet homme plein de sagesse et de bonté a réussi avec le temps à fédérer les associations s’occupant des enfants défavorisés à Kinshasa. Fort d’une véritable expertise, il met en œuvre une politique d’assistance aux différentes associations, il organise des rencontres et échanges entre celles-ci permettant à toutes une meilleure prise en charge de leurs difficultés et permettant aussi à certaines de pouvoir mieux organiser leur fonctionnement.
Il est à noter que Marie-Ange BAMPETA  est employée par le REEJER à mi-temps du fait de ses connaissances : cela est une grande chance pour notre association car en plus de la reconnaissance du professionnalisme des BAMPETA, cela nous permet une prise de contact avec de nombreuses autres associations et nous permet à titre individuel de mieux appréhender l’évolution probable ou possible de nos  actions présentes ou futures.

L’avant dernier jour nous sommes allés avec Joachim sur le terrain pour suivre avec lui deux enquêtes en présences des enfants (le premier très jeune qui est rentré dès la visite finie à la maison J T ; le second était déjà revenu chez ses tantes et nous allions «  négocier son apprentissage dans un garage  avec son futur patron et sa famille.

 

Nous avons pu vivre les difficultés de transport à 20 dans une fourgonnette surchauffée, nous nous sommes introduits dans des quartiers plus délicats encore, loin des artères centrales puis par la suite dans la banlieue de Kinshasa plus agricole.

Cette rencontre avec l’environnement familial des enfants de la rue a été riche en émotions.

Joachim avait jugé qu’il serait bénéfique, tant pour nous que pour les enfants, que pour leur famille que nous nous rencontrions même d’une manière un peu sommaire.
Et nous avons dû, nous aussi, expliquer que nous ne voulions pas tout prendre en charge mais que  nous étions  ensembles pour partager les efforts pour trouver des solutions ;   que notre budget n’était pas sans limite et que si nous aidions trop un enfant il y en aurait d’autres qui ne pourraient pas être aidés ; que l’avenir pourrait être meilleur que le passé ; mais il est vrai que la notion de temps et de lendemain n’est pas du tout la même en France qu’à Kinshasa:  parler d’avenir à des personnes qui ne sont pas sûrs de pouvoir manger le soir-même est toujours difficile.

Le soir, nous avons rencontré les membres du conseil d’administration de JOS Kinshasa

La démarche de Richard est selon nous la bonne : ne pas se précipiter ; il souhaite prendre le temps, de définir les objectifs et mode de fonctionnement et trouver un noyau stable et durable permettant par la suite à l’association de se développer localement ( cela me rappelait nos premières réunions il a 7 ans où nous disions à Saint Leu ; ne rien lancer tant que l’on ne se connait pas que l’on ne se comprend pas et que les lignes ne sont pas tracées…)
Là aussi quelle ne fut pas notre surprise de voir leur étonnement d’enfin rencontrer des personnes dont ils avaient entendu parler depuis si longtemps.
Ils nous disaient à peu près ceci : « nous pensions que Pierre Beauchais était un mythe tout comme Pierre Charron et Thierry Robin ; en effet depuis des années Richard nous dit que c’est eux à Paris qui donnent le feu vert ou refusent les projets ou les budgets.
Et quand Richard leur disait qu’il devait rendre compte au conseil d’administration, ils pensaient parfois que c’était un conseil fantôme !

Nous sommes passés régulièrement à la maison Jeanne Thérèse et à l’improviste tout comme le fait Richard très régulièrement.
Nous pensions qu’il était important que les enfants aussi mettent un visage sur ceux qui les aident de si loin. Nous avions conscience de représenter tous les donateurs et tous ceux qui aident régulièrement ou ponctuellement JOS par leurs dons et leurs encouragements
En quelque sorte nous avions le beau rôle.
Mais nous leur avons dit à eux comme aux éducateurs que nous n’étions pas l’État français avec des moyens sans limite ni Nicolas Sarkozy ni François Hollande mais de simples français qui étaient touchés par leur situation de détresse.

Le dernier jour, les enfants de la maison et ceux en contact avec les points d’écoutes (marché) ont organisé pour notre départ une petite fête
Une fois de plus le théâtre était un mode d’expression de leur souffrance et de leur volonté d’en sortir (la pièce a été écrite par Richard).
Car même si tout semble calme et joyeux à l’intérieur de la maison nous savons tous et eux surtout que le monde duquel ils tentent de sortir peut être source de grandes souffrances psychiques ou affectives  et où la violence  et le découragement peuvent vous enfermer dans une spirale de haine et de souffrance.

Après une belle photo de groupe et un moment conviviale, nous devons nous sauver, déjà…
Nous devons reprendre notre avion et retrouver notre banlieue parisienne, nous allons entendre de nouveau parler des difficultés des pays riches à surmonter la crise mondiale, de la grogne sur les augmentations d’impôts et du moral en berne de la majorité des Français.
Évidemment nous resterons sensibles aux difficultés des plus pauvres de notre pays et nous comprenons les interrogations de certains qui peuvent se dire à quoi bon aider à Kinshasa des il enfants serait plus simple que leur pays et leurs familles les prennent en charge
Cependant nous sommes persuadés:

– que si nous aidons JOS Kinshasa à se mettre en place et à pérenniser ses actions, cette petite graine de moutarde que représente la maison jeune Thérèse dans l’immensité de la mégapole de Kinshasa peut être un des facteurs parmi d’autres de l’évolution positive d’une situation dramatique , et que nous pourrons développer de nouveaux projets
– qu’ il faudra que les mentalités et organisations locales évoluent mais n’oublions pas qu’il s’agit d’un pays jeune en pleine mutation
– que nous sommes en 2014, l’Europe aussi a connu un exode rural et à l’époque nous n’étions pas encore à la mondialisation avec toute cette course à la consommation

Cette dimension d’amitié et d’entraide entre les peuples ainsi que la défense des plus petits et des plus fragiles est à l’origine de la création il y a plusieurs années de JOS Paris.
Nous pouvons être fiers de ce qui a été réalisé, mais nous pouvons aussi être abattus par tout ce qui reste à faire, qui ne sera jamais suffisant.

Alors nous nous sommes promis peut-être d’y revenir rapidement mais surtout de vous apporter ce petit témoignage
Témoignage qu’une chaîne de solidarités individuelles, accompagné de rencontres peut réaliser de belles choses.

Pierre et Valérie BEAUCHAIS